Jökulsarlon (18 juillet 2004)

Publié le 26 novembre 2024 par Laurentdruez

Ce matin, nous quittons l'hôtel Blafell et Breiddalsvik, pour reprendre la route 1, celle qui fait le tour de l'Islande. Direction le sud. Elle suit le tracé des fjords, mais entre Thvotta et Eystrahorn, elle longe la côte et nous en profitons pour s'y arrêter un peu, d'autant que quelques rayons de soleil sont au rendez-vous et que ça fait du bien, enfin! On prend plaisir à flâner sur cette côte déchirée, aux roches sombres, l'herbe rase et une mer très calme, accompagnés d'oiseaux pacifiques. Nous marchons sur la plage, au pied de jolies petites falaises, d'où s'écoulent de petits ruissellements et dont certains pans restent debout, à l'écart, créant des sculptures de pierre étonnantes, ou des trolls pétrifiés selon les légendes locales. On pique-nique dans l'herbe, en haut des falaises, au soleil, face à la mer. On se prend même à apercevoir un cétacé au large, à moins que ce ne soit un rocher qui émerge de temps en temps, au bon vouloir de la houle...

Un peu plus loin, la route nous offre un magnifique panorama sur la baie de Lonsvik, puis la baie de Höfn, première rencontre visuelle avec le gigantesque glacier Vatnajökull (grand comme la Corse!). Le but est maintenant d'aller le toucher! Et c'est ce que nous faisons en début d'après-midi, après avoir quitter la route 1 et bifurqué vers la droite sur une piste, pour rejoindre le refuge de Jöklasel. Cette langue du Vatnajökull est appelée le Skalafellsjökull. C'est un point de départ pour des expéditions sur le glacier, mais nous serons plus modestes, en nous contentant de l'effleurer... Et c'est déjà un émerveillement d'être au contact de cette masse de glace, qui va du noir le plus profond, au blanc le plus éclatant, en passant par du bleu, lorsque des galeries creusées par l'eau de fonte laissent passer la lumière. On ose s'avancer un peu dans une grotte de glace, au son de l'eau qui s'écoule un peu partout, mais on imagine que ça doit présenter un faible mais réel danger, de pénétrer les entrailles d'un géant en perpétuel mouvement et on renonce assez vite, malgré l'envie folle de s'y perdre.

Nous redescendons sur la route 1, avec la mer à gauche et le glacier à droite, vers le site, mais nous ne le savons pas encore, qui restera notre meilleur souvenir du voyage: Jökulsarlon.

Nous y arrivons vers 16h30. Cette lagune est un des phénomènes les plus spectaculaires d'Islande. Le Breidamerkurjökull, glacier issu du Vatnajökull, s'y disloque en icebergs tout scintillants de paillettes, aux reflets bleutés, qui surnagent sur une eau opaline, dans un décor surréaliste. On a subitement l'impression d'être au Groenland! La lagune s'est formée suite à la régression du glacier, à partir des années 30. Les morceaux de glace, de différentes tailles, fondent jusqu'à devenir assez petits pour gagner la mer, toute proche, par un étroit chenal ("Petit Futé"). Après des jours sans voir quasiment personne, on retrouve ici la foule de touristes, qui pour la plupart viennent en car, pour s'asseoir dans un autre car, amphibie celui-ci, pour les transporter dans la lagune, naviguer entre les icebergs. Nous, nous prenons l'option de nous promener sur les rives de cette lagune, côté Est, à observer les oiseaux (sternes, grands labbes, oies sauvages, ...), les phoques gris, à écouter les grondements du glacier qui craque au loin, à voir certains icebergs se retourner, au gré de sa fonte et de son équilibre, nous offrant une face qui était alors immergée et donc de nouvelles teintes de bleu: SUBLIME. D'autant qu'il n'y a pas foule sur le sentier. On kiffe! On s'y promène sans lassitude pendant plus de 3 heures. Les formes, les couleurs, les reflets du soleil sont tellement changeants d'un iceberg à l'autre ou même d'une minute à l'autre, au gré des renversements. Et encore plus à la lumière rasante de cette fin de journée ensoleillée.

En partant, on s'amuse à voir les petits icebergs rejoindre l'océan par le chenal. Puis on continue notre route vers l'ouest, sans quitter des yeux très longtemps les langues glacières qui descendent des montagnes, à notre droite, tellement c'est beau.

Ce soir, on plante notre tente à Freysnes, près de du Parc naturel de Skaftafell, sur un terrain à l'arrière d'une station service.